FEUILLE DE LIAISON N°54 – Décembre 2022
Chères adhérents et amis.
Nous arrivons au terme de l’année 2022 marquée par la guerre à nos portes et la crise climatique.
En plus du covid, ces évènements –s’ils sont des accélérateurs des prises de conscience et des mises en œuvre de solutions nouvelles- parviendront-ils à bousculer durablement nos habitudes et nos comportements individuels et collectifs ?
Par exemple le PNR-OPF a rédigé une « Trame Noire » à destination des communes du Parc pour les inviter à réduire sur leur territoire la pollution lumineuse. La guerre en Ukraine avec le renchérissement du coût de l’énergie aura précipité le mouvement. L’éclairage public dans beaucoup de ville a été rapidement réduit : en plus de la baisse de la consommation, c’est bon pour la facture et la biodiversité nocturne.
Concernant les énergies renouvelables, l’accélération de leur déploiement voulu par le gouvernement ne devrait pas rencontrer d’opposition de principe. Ne pas être dans l’opposition systématique n’empêche pas discernement et exigences pour ne pas tout accepter à n’importe quel prix. La protection de l’environnement et de la biodiversité ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de cette accélération.
Pour la méthanisation agricole, d’abord, elle ne doit pas se faire au détriment de l’agriculture vivrière. L’AP3F soutient la « lettre de cadrage » que le Parc (Parc Naturel Régional Oise-Pays de France -PNR-OPF) a préparée qui énumère les critères d’acceptabilité de ces installations pour la population confrontée aux éventuelles nuisances, pour la préservation des sols et des sous-sols et la gestion responsable de la ressource en eau. Pourvu qu’elle ne soit pas un vain mot. Pour l’AP3F il y a des lignes rouges qui ne doivent pas être dépassées.
A l’heure de la Cop 15 qui se tient à Montréal qui vise à « arrêter et inverser » la perte de la biodiversité d’ici 2030 (ça se passe aussi chez nous), le projet photovoltaïque de Photosol sur l’ancienne base militaire de Creil soulève des interrogations légitimes, une grande partie du site étant un espace naturel géré par le Conservatoire des Espaces naturels des Hauts de France (CEN HdF). En l’état actuel du dossier, les mesures de compensations environnementales proposées examinées par le Parc sont insuffisantes. L’AP3F, en liaison avec le PNR-OPF, veillera à ce que ces compensations soient à la hauteur des enjeux et des impacts notoires sur la biodiversité de ce site.
Tous ces projets, quelques soient leur taille, relèvent en effet du dispositif ERC (Eviter, Réduire, Compenser) prévu par la loi. La condition est qu’il soit pris au sérieux et ne pas le considérer comme un gadget que certains promoteurs et aménageurs tentent de s’emparer à bon compte pour leur greenwashing. Et puis aussi, les compensations doivent être engagées à proximité immédiate des chantiers en réponse desquels elles sont nécessaires.« Les écosystèmes concernés ne sont pas substituables ».
Toujours dans le même esprit, on reste vigilants sur les dossiers d’extension ou de création de carrières à Villeneuve sur Verberie (Yvillers) et dans le Valois en limite du Parc (après exploitation du sous-sol ces carrières deviennent centres de stockage de déchets), sur le projet de développement du Parc Astérix (en bordure de site classé et zone Natura 2000)…
En cette fin d’année, entre autres, l’AP3F :
Salue la présence de ses adhérents qui ont participé au chantier de coupe des saules aux étangs de Comelles organisé par le PNR-OPF et le SITRARIVE (syndicat des eaux de la Thève) et, avec le collectif des bénévoles de « Ensemble, sauvons la forêt de Chantilly », ont arraché des prunus serotina en forêt (parmi les espèces invasives présentes sur le massif…il y a encore du boulot et de grandes journées de mobilisation en perspective ….) ;
Veut relayer certaines des actions de la CLE (Commission Locale de l’Eau) de La Nonette qui a financé des chantiers de restauration de zones humides à Fontaine Chaalis et Baron. On nous a présenté les mesures indispensables de réduction de consommation d’eau engagées par France Galop et des golfs (arrosage des pistes et des greens). Vaste sujet quand on sait que sur 100 litres d’eau potable prélevés par habitant, 7% sont réservés au seul usage alimentaire et, qu’en moyenne, les particuliers utilisent 21 % de l’eau produite, l’agriculture en consomme 45 % (80 % en été) et l’industrie 34 % ….
A l’occasion de la construction en cours de l’écopont en forêt d’Ermenonville, au-dessus de l’A1, a signé la charte d’engagement pour contribuer, avec les autres signataires (sanef, préfecture, département, onf, pnr-opf, chasseurs, associations d’usagers de la forêt, les communes limitrophes, ..), à son entretien, sa protection et mettre toutes les actions en place pour garantir son efficacité dans la durée: responsabilité collective forte engagée !
A contribué, avec les riverains, les chasseurs, le Domaine de Chantilly et le PNR-OPF qui finance pour deux ans l’opération (à travers une convention signée avec l’agriculteur), à la « consolidation » du corridor de la vallée Pannier à Courteuil/Avilly. Des observations sont faites pour mesurer son efficacité. Ce « passage » est essentiel pour la préservation de la continuité écologique Chantilly-Hallate qui rencontre –ici comme ailleurs- la multiplication des pâtures clôturées pour chevaux et donc autant d’obstacles supplémentaires à franchir pour la grande faune. D’ores et déjà, les responsabilités du PNR-OPF, de la FDC 60 avec le Domaine de Chantilly sont de mettre en place les dispositifs qui permettront de le pérenniser au-delà de 2024 ;
Lors de la rencontre des bénévoles du collectif ensemble, sauvons la forêt de Chantilly, a assisté, avec beaucoup d’intérêt, à la présentation faite par l’ONF du projet du futur plan d’aménagement de crise de la forêt de Chantilly. Il prévoit la poursuite des coupes sanitaires des arbres dépérissant mais, sans précipitation (on y tient), en cherchant le moment optimum de leur prélèvement, ni trop tôt, ni trop tard. Il privilégie la régénération naturelle. Là où elle est insuffisante, il s’agit de réaliser des plantations d’îlots adaptés à la transition climatique qui seront particulièrement surveillés, avec des chênes provenant du sud soit d’autres essences plus méridionales.
Après le temps de la réflexion, viendra en 2023 le temps des décisions pour rendre plus forte notre association, la mener vers l’avenir et réunir les conditions pour faire face aux enjeux que connait le territoire du Parc. Vous serez naturellement parties prenantes et informés.
En attendant, le conseil d’administration de l’AP3F vous souhaite tout le meilleur pour les fêtes de cette fin d’année.
Le Président
Gilles Sinet